Traverser un pays à vélo en solo.
Pouvoir vivre une aventure humaine, sportive, en totale communion avec la nature.
C'est l'objectif que je me suis fixé pour mes 30 ans.

Ce challenge personnel, j'ai décidé d'en faire un projet : parcourir la côte méditerranéenne turque à vélo pendant 3 semaines.
Pourquoi la Turquie ? Je recherchais avant tout à me dépayser, sans traverser le globe. Avoir une mixité de paysages, aller facilement à la rencontre des gens, et ne nous mentons pas, profiter d'une belle culture culinaire.

J'ai passé 6 mois de préparation physique, logistique et matérielle assez intenses.
6 mois pour tenter de trouver le meilleur packing possible, tester mon matériel pour bivouac, choisir la bonne tente, les bonnes sacoches, appréhender mes faiblesses physiques, et anticiper d'éventuels pépins techniques.

Cette aventure en Turquie c’est  mon premier trip solo à vélo. Je pratique le  vélo Gravel depuis 2 ans maintenant. Je me suis entrainé autour de chez moi, dans les massifs du Pays Basque, avec cette envie d'en découdre chaque jour un peu plus.

J’ai trouvé les dernières semaines de préparation interminables.
Je mourrai d'impatience à l'idée d'y être, et d'entamer les premiers kilomètres vers l'inconnu.

Au réveil le matin du départ, je me suis demandé plusieurs fois "pourquoi tu fais ça ?", "pourquoi partir seul dans un tel pays à vélo" ? Et puis l'excitation et la soif d'aventure ont pris le dessus.

Je réalisais que ces 6 derniers mois de prépa étaient derrière moi, et que ça y est, j'y étais enfin !
J'étais loin de penser que j'allais vivre l'aventure la plus intense de toute ma vie.

Ca y est, c’est le départ ! Aéroport de Toulouse, le vélo a été soigneusement protégé et packé dans un carton, pour lui assurer les meilleures conditions de vol jusqu'en Turquie.
Le guidon, la roue avant, les pédales et la selle devaient être enlevés. Les pneus dégonflés pour éviter tout risque d'éclatement.
Il est l'heure d'embarquer, destination : Istanbul.

Je décide de passer 24H à Istanbul, située à cheval entre l'Europe et l'Asie.

Me voilà enfin arrivé à mon premier jour du trip, je branche mon GPS qui indique le km 0.
Je réalise que l'aventure, la vraie, n'a jamais été aussi proche.
J'envois les premiers coups de pédales, heureux comme un gosse au matin de Noel. Je m'arrête sur le bord des routes acheter les premières provisions (fruits, légumes) pour assurer mon bivouac du soir.
 
Premiers dénivelés positifs, 30°, 20kg de bagage. Ok, je réalise ce que vont réellement être mes prochaines semaines. Et bizarrement j'en suis encore plus excité.

L'excitation laisse rapidement la place à l'angoisse. 18h, première rencontre avec les chiens Kengal. J'avais lu pas mal d'articles sur ces énormes chiens de troupeaux.
Des colosses de 70kg, qui se dressent devant et vous entourent avec une réelle agressivité.

Cette soirée-là, je me retrouve nez à nez avec 3 de ces chiens sauvages, je décide de ne pas bivouaquer, et j’opte pour dormir chez l'habitant.

Les jours suivants, je traçe ma route en direction du sud le long de la mer Egée, au milieu de paysages à couper le souffle.
La gestion de l'eau devient rapidement l'une de mes priorités. Je traverse parfois des no man's land, 80km sans même croiser un chat. C'est l'aventure que je recherchais, seul face à soi-même, dans un environnement hostile.

Plus je descends vers le Sud, plus les paysages sont beaux. Je trouve des spots bivouac sublimes de jour en jour (forêt, dunes de sable, montagne, champs d'oliviers)
Je réalise aussi que voyager à vélo, attise la curiosité de beaucoup de monde, c'est une certitude.

Je roule en moyenne 80 km/jour, et m'impose 2 jours de break par semaine.
Cette chaleur me demande de redoubler d'énergie. Le matin à 9H, il fait déjà 30°C.
Je ne lâche pas mon vélo d'un cm, même durant mes jours off. Lors de mon passage à Izmir, j'ai passé la journée à découvrir la ville à vélo, quel régal !

Les campagnes turques sont extraordinaires par leur beauté, et leurs côtes désertiques. Mais elles sont  aussi pour moi la source de nombreuses mésaventures, suite à plusieurs attaques de chiens Kengal.

Je me penche  alors  sur mon GPS satellite pour remodeler l'itinéraire de mon trip.
Je vais être honnête avec vous, une réelle phobie est née en moi. La peur de croiser ces énormes molosses devient  permanente et le voyage commence à perdre de sa magie … il faut agir !

Aux 3/4 de mon trip, je décide de prendre un ferry qui m'amène à Kos, une île grecque située à quelques km au large de la mer Egée.
Je passe alors 4 jours de rêve sur l'île de Kos. 4 jours intenses tant sur le plan physique que émotionnel.

Grâce au vélo Gravel, j'ai réussi à pénétrer des endroits inimaginables, à rencontrer au plus près les populations locales, et à dormir dans des endroits sauvages tous plus fous les uns que les autres.

Le trip touche à sa fin, et c'est rempli d'émotions que je réalise toute l'intensité qu'a représenté ce voyage.
J'ai traversé des moments de doute, comme des moments d'extase. C'est ça qui fait toute la beauté d'un voyage.
J'ai appris à m'écouter, et à aller de l'avant malgré de nombreux  revirements de situations.

Je repartirai à vélo, c'est une certitude !  Selon moi, c’est la meilleure façon de découvrir un pays, sa richesse et sa population.
Bref, il ne me reste plus qu'à trouver une nouvelle destination !

Les accessoires du trip :

Topo Designs - Bike Bag Mountain

Gourde Isotherme United by Blue

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